Terre Sainte – « J’ai du mal à croire que je suis vraiment à Nazareth »

Célébrations conclusives de « L’Année de la foi » en Terre Sainte

Oliver Maksan, AED International

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

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©AED/ACN

Dimanche matin, un ciel bleu azur se déployait au-dessus d’une foule de plusieurs milliers de  personnes qui s’étaient rassemblées à Nazareth pour clôturer l’Année de la foi. En cette mi-novembre, il régnait une température de 25 degrés grâce au chaud soleil du Levant. Les visiteurs tentaient de se protéger des rayons ardents au moyen de parasols et de chapeaux. Ici, au Mont du Précipice, sur les flancs de la montagne où, selon les paroles des Évangiles, les habitants de Nazareth voulaient précipiter Jésus dans le vide, Sa Sainteté le Pape émérite Benoît XVI avait déjà célébré une messe en 2009. L’année de la foi, célébrée dans l’église catholique universelle avait été prise à son initiative. L’Église l’avait amorcée en Terre Sainte dans le sanctuaire de pèlerinage marial de Deir Rafat et voulait la clôturer à Nazareth, où l’ange Gabriel a annoncé le message à Marie et où le Fils de Dieu a passé la majeure partie de sa vie terrestre.

« J’ai du mal à croire que je suis vraiment ici. C’est très important pour moi puisqu’il n’est pas facile pour nous autres de venir en Israël. » Comme Sami, âgé de 54 ans et venu de Jénine en Cisjordanie, de nombreux fidèles s’étaient rendus en Israël depuis les Territoires palestiniens et la Jordanie. Toutefois, l’autorisation d’entrer en Israël n’a pas été accordée à tous ceux qui le souhaitaient.

Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, évêque auxiliaire résidant à Nazareth et vicaire responsable d’Israël dans le patriarcat latin de Jérusalem, a déploré cet état de fait dans un entretien accordé à l’œuvre internationale de bienfaisance catholique Aide à l’Église en Détresse (AED) : « Les autorités israéliennes nous avaient promis d’être généreuses dans l’octroi des visas. Nous ne pouvons pas toujours comprendre les raisons d’un refus. Toutefois, je suis heureux que tant de fidèles soient parvenus à venir ici. Nous avons même des pèlerins venus d’Iraq. Certes, ils vivent depuis des années comme réfugiés en Jordanie, et pourtant, ils sont venus ici en tant que témoins de cette région de la Mésopotamie où notre père Abraham a entamé son voyage de la foi. Pour moi, c’est un beau signe pour la fin de l’Année de la foi. »

« Nous sommes tous des catholiques »

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Plus tard, la police israélienne a compté plus de 7 000 fidèles. La plupart d’entre eux étaient originaires d’Israël et des pays limitrophes. Environ un millier d’entre eux étaient venus de pays étrangers très éloignés : Japon, Italie, Brésil, Pologne ou Nigeria. « C’est en toute conscience que nous voulions célébrer la fin de cette année importante avec l’Église locale de Terre Sainte », a expliqué un prêtre qui accompagnait un groupe.

Il était frappant de voir le nombre des fidèles venus des Philippines. La plupart d’entre eux étaient des travailleurs immigrés en Israël, où ils assurent les soins des personnes âgées et malades. Ils étaient venus avec leurs prêtres. Après le cataclysme causé par le typhon qui a coûté la vie à des milliers de personnes, leur pays est en point de mire de l’attention mondiale. « C’est touchant de voir combien de sympathie nous est prodiguée de tous côtés. Cela fait du bien d’être unis dans la communauté de la foi. Finalement, nous sommes tous des catholiques, quel que soit notre pays d’origine. C’est pourquoi je voulais absolument me rendre à cette Sainte messe », affirme Maria, qui vit à Tel Aviv.

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Cette messe a été concélébrée par des douzaines de prêtres, abbés et évêques, conjointement avec  le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal. Il n’y avait pas seulement des ecclésiastiques de rite romain, mais aussi des melkites, des maronites et des syriaques catholiques : le Proche-Orient dans toute sa richesse spirituelle catholique.

En honneur de cette journée, Sa Sainteté le Pape François avait adressé exprès un message aux fidèles rassemblés. L’archevêque Mgr Giuseppe Lanzarotto, nonce apostolique en Israël, a lu la missive au début de la messe. « L’histoire de notre foi », affirme le Pape, «  prend sa source là où vous la célébrez maintenant. Avant que nous puissions comprendre notre propre histoire personnelle de la foi et notre besoin de la pitié de Dieu, nous devons tous nous tourner vers le lieu et l’époque où Jésus était parmi nous. Car c’est ici que le Seigneur Jésus-Christ a revêtu notre nature humaine et nous a révélé Dieu. »

Le Pape François a également exprimé son estime des Chrétiens en Terre Sainte, leur service fidèle aux Lieux Saints et leurs témoignages fermes de l’Évangile. Les fidèles n’ont pas seulement été reliés au Pape à travers ses paroles. Durant toute la célébration, une icône représentant Jésus et Saint-Pierre était placée dans la chapelle majeure. Elle sera remise à Rome au Saint Père ce dimanche pour conclure l’Année de la foi.