VOYAGER AVEC L’AED est le titre de l’infolettre qui sera diffusée chaque vendredi sur notre blogue. Cette nouvelle hebdomadaire sera pour nous l’occasion de vous faire connaître tantôt les besoins de soutien qu’a l’Église, tantôt les projets que nous avons réalisés, et ce, dans les pays du monde entier. Compte tenu de la visite du Pape François cette fin de semaine, nous vous proposons un texte racontant une expérience de Mgr Marcuzzo, le vicaire du Patriarche Latin pour Israël, alors qu’il était séminariste il y a cinquante ans quand Paul VI est allé en Terre Sainte. .
Aujourd’hui: Visite du Pape en Jordanie et en Terre sainte
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Terre Sainte
« Le Pape François est un modèle sacerdotal »
Lorsque Paul VI est venu en Terre Sainte, Mgr Marcuzzo était séminariste. Il reste encore aujourd’hui impressionné par cette visite. Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, d’autres séminaristes se préparent à nouveau pour la visite d’un pape.
Retourner à la source était l’objectif que Paul VI avait annoncé en 1963 pour son voyage en Terre Sainte aux pères du Concile remplis d’étonnement. « Le pèlerinage de Paul VI a été la clé de la compréhension du Concile Vatican II, et réciproquement on ne peut pas comprendre le voyage sans le Concile. Le retour à l’origine, vers les lieux saints de la foi, à la simplicité de l’Évangile ». Ainsi Mgr Giacinto Boulos Marcuzzo, évêque auxiliaire, affirmait-il sa conviction sur ces deux points au cours d’un entretien accordé à Aide à l’Église en Détresse (AED) en parlant du pèlerinage et du Concile.
Un chaos de joie
Mgr Marcuzzo qui réside à Nazareth, est le vicaire du Patriarche Latin pour Israël. Alors qu’il était encore séminariste dans son pays natal, cet italien d’origine a choisi le ministère sacerdotal en Terre Sainte. Quand Paul VI a visité la Terre Sainte en 1964, Mgr Marcuzzo étudiait à Beit Jalla, le séminaire catholique de Bethléem. « C’était un jour de janvier terriblement froid. Mais cela ne nous faisait rien, car nous nous réjouissions énormément d’avance », se rappelle Mgr Marcuzzo. « Cela faisait trois heures que Jérusalem attendait l’arrivée du pape etil faisait déjà noir. Paul VI était considérablement en retard et nous l’attendions à la porte de Damas. Ma tâche consistait à porter la croix processionnelle qui devait guider le cortège pontifical à travers la vieille ville, sur le chemin du Saint Sépulcre. Finalement, il est arrivé. La jubilation était vraiment indescriptible. Tout le monde, tant chrétiens que musulmans, se réjouissaient de son arrivée. »
Cependant, les choses ne se sont pas passées comme prévu. La police jordanienne – Jérusalem-est, avec la vieille ville, appartenait à l’époque à la Jordanie – avait tout préparé. Le cortège devait traverser solennellement la ville. « Mais ça ne s’est pas passé pas comme cela », explique Mgr Marcuzzo avec un sourire amusé. « Tout d’un coup, ce fut le chaos. Certes, pas par mauvaise volonté, mais un chaos de joie. Tout le monde voulait voir le pape et le toucher. Cela n’avait rien de la procession normalement prévue. J’ai couru vers l’avant et à un moment donné, je me suis retourné pour voir où était le pape. »
C’est vers la troisième station du chemin de croix que la confusion est devenue totale, se souvient-il. « Compte tenu de la foule, les cardinaux recevaient presque des coups, et la foule empêchait littéralement le pape de respirer. Puis, quelqu’un a décidé de permettre au pape de reprendre son souffle dans la maison des Petites Sœurs. Le Saint-Père s’y est un peu reposé pendant au moins trois quarts d’heure, priant le Rosaire et commentant le chemin de croix.J’étais à proximité avec ma croix de procession, et j’attendais la suite ».
À un moment donné, la situation s’est calmée. « Tout d’un coup, le Saint-Père est sorti et nous avons repris notre chemin vers le Saint-Sépulcre : dans le désordre, mais en paix. » Le pape est arrivé avec un grand retard à l’endroit de la crucifixion et de la résurrection du Christ. Là, il a célébré la messe devant le tombeau du Christ. Mgr Marcuzzo en est encore aujourd’hui ému. « Au cours de la célébration, j’ai réalisé quel homme de foi et de prière il était! Le tumulte tout autour de lui l’intéressait peu. L’important était la rencontre avec Jésus. Il vivait dans un monde intérieur. Je ne peux pas oublier sa prédication. C’était une prière au ressuscité. » Pour Mgr Marcuzzo, le modèle sacerdotal du pape Paul VI qu’il a alors vécu l’accompagne encore à ce jour.
« C’est la première fois que je serai si près du pape »
Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, des séminaristes de Terre Sainte iront à nouveau approcher l’autel du pape. Joseph Sweiss est un jordanien de la ville d’Amman, tout proche. Comme au temps de Mgr Marcuzzo, il étudie lui aussi la théologie au séminaire de Beit Jala. Il a été choisi avec onze autres séminaristes par le recteur du séminaire et le maître de cérémonie du pape pour le service de l’autel lors de la messe célébrée par le Pape François à Bethléem. « C’est la première fois que je serai si près du pape », déclare Joseph à l’AED. « Le Pape François est un véritable modèle sacerdotal pour nous, séminaristes. Il donne l’exemple du bon berger. Pour moi, c’est très important dans mon cheminement personnel vers la consécration sacerdotale. »
Son confrère Salam Haddad l’approuve. Le jeune homme est également originaire de Jordanie. Il est en troisième année d’études en théologie. « Ici, en Terre Sainte, le Pape François est très populaire.Je me réjouis de l’approcher bientôt en tant que servant de messe. » Bien sûr, Salam est tout excité. « C’est le vicaire du Christ, le chef de l’Église. On ne peut qu’être ému de le rencontrer et de pouvoir le servir à l’autel. C’est une grâce, justement avec ce pape admiré du monde entier. »
Les deux séminaristes racontent que cela faisait des mois qu’ils priaient le Rosaire pour que réussisse cette visite qui allait bientôt commencer. Le Patriarche Fuad Twal, leur évêque, les y a explicitement incités. Ils incluent le pape également dans leur prière personnelle. Mais sur ce point, ils ne sont pas seuls. « Partout en Terre Sainte, on prie pour le Pape François », ajoute Joseph. « Nous l’attendons avec tant d’impatience. Nous, chrétiens, sommes une petite minorité, ici en Terre Sainte. Il est important de savoir que le pape pense à nous. Il nous enseignera à coexister respectueusement et paisiblement avec les autres, et à être le sel de la terre.