COMMUNIQUÉ: Syrie – Craintes croissantes pour la sécurité des personnes enlevées

John Newton, AED Royaume-Uni

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

Montréal – Mercredi, 25 Février, 2015 – Les craintes concernant la sécurité de la centaine de personnes enlevées hier – le mardi 24 février – par le groupe extrémiste État islamique (ÉI) sont de plus en plus grandes. Rappelons que tôt lundi matin – 23 février – le groupe ÉI avait pris d’assaut plusieurs villages assyriens dans la région d’Hassake, au nord-est Syrie, provoquant l’exode de centaines de personnes vers Hassake.

SYRIE 1 - 20110113_006Vers minuit la nuit dernière, le père Emanuel Youkhana, qui travaille au soutien des chrétiens persécutés dans la région, a reçu un appel téléphonique d’un contact qui lui a alors fait une mise à jour quant à la situation. Par la suite, le père Emanuel a transmis ces dernières informations dans un message qu’il a envoyé à diverses agences catholiques, y compris Aide à l’Eglise en Détresse (AED), tôt ce matin : « Les 24 familles de Tel Gouran, les 34 familles de Tel Jazira et les 14 combattants (12 hommes et 2 femmes) de Tel Hormizd ont été capturés, puis emmenés au village sunnite d’Um Al-Masamier. »

Jusqu’à présent, on ignore de combien de personnes sont composées les familles enlevées. Et le père de poursuivre : « Ils sont actuellement tous vivants, mais les hommes sont séparés des femmes et des enfants. »

Un urgent besoin d’action

Voici ce qu’il écrit en commentant la façon dont certains Arabes sunnites locaux ont appuyé l’ÉI : « Um Al-Masamier est un autre exemple syrien de ce qu’on a vu se produire en Irak quant à la façon dont les Arabes sunnites s’unissent à l’ÉI pour les soutenir dans leurs attaques contre leurs voisins de longue date, les chrétiens et les yézidis. »

SYRIE - CAPNI - 20110113_001Puis, le père Emanuel Youkhana a poursuivi en décrivant la dernière situation dans les différents villages : « Les 50 familles et plus de Tel Shamiran sont toujours entourées. On ne sait pas si l’ÉI va attaquer le village? Ni si les combattants de l’Union démocratique du parti kurde peuvent changer la situation avant que le village ne soit pris par l’ÉI? »

Il a indiqué qu’une voiture piégée avait explosé à Tel Tamar et que trois obus de mortier avaient été tirés sur Tel Nasri de l’autre côté de la rivière Khabour, sans toutefois faire de victimes. Les combattants de l’Union démocratique du parti kurde ont repris la colline de Toma Yelda qui joue un rôle stratégique important.

Le père Emanuel Youkhana a aussi écrit : « À présent, environ seulement 200 familles sont encore dans la région Khabour et plus d’une centaine à Tel Tamar tandis que d’autres sont réparties dans différents villages non contrôlés par l’ÉI. Enfin, environ 1 000 familles de Khabour se sont déplacées vers Hassake et Qamishli. »

Puis il continue : « Mgr Mar Aprem Athniel, de l’Église assyrienne de l’Orient, qui réside dans Hassake et qui est resté malgré toutes les difficultés, est en train de faire de son mieux pour accueillir et soutenir les personnes déplacées. Toutefois, en raison du manque de ressources et des longues années de conflit, il y a un besoin urgent d’action pour soutenir les familles déplacées par l’intermédiaire de l’Église. »

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Et le père Emanuel de conclure : « Nos pensées sont avec ceux qui souffrent. Nous prions pour qu’arrive la fin de cette longue histoire de persécution dans nos pays. »

 

Vidéo de la Conférence de Marie-Claude Lalonde : Le sort tragique des chrétiens d’Orient

Robert Lalonde, AED Canada

Marie-ClaudeLe jeudi 22 janvier dernier, Marie-Claude Lalonde, directrice nationale de Aide à l’Église en Détresse (AED) Canada, présentait une conférence sur le thème Le sort tragique des chrétiens d’Orient. Cette présentation, intitulée Le sort tragique des chrétiens du Moyen-Orient et organisée par le Centre culturel chrétien de Montréal, a attiré près d’une centaine de personnes. Pour écouter la vidéo de cette conférence, vous n’avez qu’à cliquer sur le lien suivant : Le sort tragique des chrétiens d’Orient (vidéo produite par le Centre étudiant Benoît La croix)

ACN-20140930-13998Rappelons qu’un ouvrage intitulé Rapport sur la liberté religieuse dans le monde de 2014 a été publié par l’Œuvre internationale catholique de bienfaisance AED, au début de novembre 2014. Ce rapport, publié tous les deux ans, qui a été compilé par des journalistes, des universitaires et des commentateurs, révèle des problèmes inquiétants pour les croyants dans 116 pays sur 196 dans le monde.

« Cet ouvrage qui démontre que la liberté religieuse est compromise dans près de 60 % des pays à travers le monde, nous explique Marie-Claude Lalonde, devrait envoyer aux gouvernements et aux chefs religieux le signal que cette question ne peut plus être ignorée. »

En plus du portrait tracé par la directrice nationale quant à la persécution vécue par les chrétiens lors des événements tragiques ayant eu lieu l’été dernier en Irak, Marie-Claude Lalonde a également parlé de la situation que vivent les chrétiens au Liban, en Égypte et en Syrie où persiste un conflit depuis mars 2011.

Et Marie-Claude de conclure enfin : «  Le programme de secours d’urgence de 5,77 millions de dollars – un des plus importants de l’histoire de l’AED -, qui est dorénavant en cours de réalisation en Irak, démontre l’ampleur du drame vécu par nos frères et sœurs irakiens. Nous avons toutefois beaucoup de travail devant nous, précise-t-elle, car nous savons que ces projets sont loin de mettre un terme à cette innommable catastrophe. La menace reste constante et la fragilité de leur cœur non moins persistante. »

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COMMUNIQUÉ: Conférence de Marie-Claude Lalonde à Montréal : Le sort tragique des chrétiens d’Orient

Robert Lalonde, AED CanadaMarie-Claude

Montréal, le mercredi 21 janvier, 2015 – Marie-Claude Lalonde, directrice nationale de Aide à l’Église en Détresse (AED) Canada, présentera une conférence sur le thème Le sort tragique des chrétiens d’Orient. Cette présentation aura lieu le jeudi 22 janvier, à 19h30, au 2715 chemin de la Côte Sainte-Catherine, à Montréal.

ACN-20140930-13998Rappelons qu’un ouvrage intitulé Rapport sur la liberté religieuse dans le monde de 2014 a été publié par l’Œuvre internationale catholique de bienfaisance AED, au début de novembre 2014. Ce rapport, publié tous les deux ans, qui a été compilé par des journalistes, des universitaires et des commentateurs, révèle des problèmes inquiétants pour les croyants dans 116 pays sur 196 dans le monde.

« Cet ouvrage qui démontre que la liberté religieuse est compromise dans près de 60 % des pays à travers le monde, nous explique Marie-Claude Lalonde, devrait envoyer aux gouvernements et aux chefs religieux le signal que cette question ne peut plus être ignorée. »

En plus du portrait que tracera la directrice nationale quant à la persécution vécue par les chrétiens lors des événements tragiques ayant eu lieu l’été dernier en Irak, Marie-Claude Lalonde parlera également de la situation que vivent les chrétiens au Liban, en Égypte et en Syrie où persiste un conflit depuis mars 2011.

ACN-20140731-11989De plus, les participants auront l’occasion d’entendre le témoignage de la Dr Catherine Elian, médecin syrienne qui a reçu sa formation médicale à Alep, en Syrie, et à Paris. Cette dernière, qui est établie à Montréal depuis deux ans, connaît bien la situation vécue par les chrétiens puisque certains membres de sa famille y demeurent toujours.

Et Marie-Claude de conclure enfin : «  Le programme de secours d’urgence de 5,77 millions de dollars – un des plus importants de l’histoire de l’AED -, qui est dorénavant en cours de réalisation en Irak, démontre l’ampleur du drame vécu par nos frères et sœurs irakiens. Nous avons toutefois beaucoup de travail devant nous, précise-t-elle, car nous savons que ces projets sont loin de mettre un terme à cette innommable catastrophe. La menace reste constante et la fragilité de leur cœur non moins persistante. »

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À propos de l’AED

Aide à l’Église en Détresse (AED) est une association catholique internationale qui a pour mandat « le service de la charité fraternelle envers les Églises locales les plus souffrantes et nécessiteuses ». Fondée  en 1947, elle aide spirituellement et matériellement l’Église en détresse dans plus de 145 pays.

Irak – « Le pape François est attendu en Irak »

Propos de S.E. le nonce Mgr Lingua : Le nonce pontifical en Irak espère que la situation des chrétiens du pays s’améliorera en 2015

Oliver Maksan, AED International

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©Aide à l’Église en Détresse

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

Le nonce apostolique en Irak, l’archevêque Mgr Giorgio Lingua, a exprimé l’espoir que les chrétiens d’Irak du nord, expulsés par les milices terroristes de l’État islamique (ÉI) pourront retourner cette année dans leurs maisons, « mais même en cas de retour, a-t-il précisé lors d’un entretien accordé mardi à Bethléem (Palestine) à l’œuvre internationale de bienfaisance catholique Aide à l’Église en Détresse (AED), ce ne sera pas facile ».

« En sus de la reconstruction des maisons d’habitation et de l’infrastructure détruites, telle que les établissements scolaires, il s’agira surtout de rétablir la perte de confiance envers les voisins musulmans. Beaucoup de chrétiens se sentent trahis par leurs voisins, parce ceux-ci ont pillé leurs maisons. Il ne s’agit donc pas de réparer seulement les maisons, mais aussi les relations », a-t-il poursuivi.

Une campagne de réconciliation nationale

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Mgr Lingua voit positivement le travail du gouvernement central irakien. « J’ai l’impression que les choses commencent à bouger et que le nouveau gouvernement travaille bien. Il est fondamental que tous les groupes soient intégrés plus fortement. Il ne sera jamais possible de parler d’un Irak libéré du terrorisme si l’on a omis d’intégrer toutes les parties prenantes ethniques et religieuses. Si l’on exclut un groupe, on ne peut pas partir du principe qu’il ne se révoltera pas contre cette exclusion », affirme le nonce. L’aliénation entre la population arabe sunnite et le gouvernement central majoritairement chiite est considérée comme la raison principale de l’essor de l’ÉI.

Mgr Lingua souligne en outre qu’un point décisif pour l’avenir du christianisme en Irak serait la manière dont sera gérée la crise à Mossoul et dans la plaine de Ninive où ont vécu la grande majorité des chrétiens réfugiés, et qui sont actuellement occupés par l’EI. « Si le gouvernement parvenait à reprendre à nouveau le contrôle et à réaliser une campagne de réconciliation nationale, alors il y aura une place pour les chrétiens en Irak. Par contre, si les combats se poursuivent, ce sont les plus faibles qui en payeront le prix, et il s’agit toujours des minorités. Espérons donc que la paix revienne. Et ici, c’est la communauté internationale qui est appelée à agir. »

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©Aide à l’Église en Détresse

Le nonce a également souligné que les difficultés humanitaires fondamentales des réfugiés, telles que le manque de soins médicaux, sont encore aggravées par le froid de l’hiver. « Actuellement, les gens ont surtout besoin d’appareils de chauffage. Certains rapports font état de quelques enfants morts de froid. » En outre, des difficultés psychologiques viennent s’y ajouter de plus en plus. Les gens ne savent pas combien de temps il leur faudra encore attendre en tant que réfugiés.  À cause de cette situation sans issue, même ceux qui, a priori, ne voulaient pas quitter le pays, réfléchissent à l’émigration. »

Une visite du Pape François ?

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©Aide à l’Église en Détresse

Près de 7 000 chrétiens se seraient par exemple déjà réfugiés en Jordanie, où beaucoup attendent de pouvoir émigrer vers les pays occidentaux. Au total, le nonce estime qu’environ 10 % des 120 000 chrétiens ayant pris la fuite en août ont quitté l’Irak. Mgr Lingua a souligné par ailleurs que l’Irak et la situation de ses chrétiens tenaient beaucoup au cœur de Sa Sainteté le pape François. Le Saint-Père l’aurait montré lors de diverses occasions, affirme l’archevêque.

À la question de savoir si une visite pontificale était envisageable en Irak, il a répondu : « Le Saint-Père est attendu en Irak, autant par l’Église que par la politique, ainsi que par des partis non chrétiens tels que des dirigeants chiites. Je suis impressionné à quel point le consensus concernant le Pape est grand. »

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©Aide à l’Église en Détresse

Pour ce qui est des préoccupations sécuritaire lors d’une visite pontificale en Iran, Mgr Lingua a répondu : « Je ne suis pas un expert de ce genre de questions. Mais tous disent qu’ils feraient tout leur possible afin qu’une visite soit couronnée de succès. » L’archevêque a poursuivi en disant qu’une éventuelle visite devrait durer plus d’un jour. «On ne peut pas se rendre en Irak et ne pas aller à Our, que les sunnites, les chiites et les chrétiens vénèrent comme la ville d’origine du patriarche Abraham.

Pareillement, il n’est pas possible non plus de ne pas se rendre à Bagdad, parce que c’est le siège du gouvernement. Et on ne peut pas non plus omettre d’aller à Arbil, où vit la majorité des réfugiés chrétiens. Je préfère donc une visite qui sera réalisée plus tard, mais qui sera alors complète au lieu d’être effectuée très rapidement, mais en acceptant de passer à côtés de certaines opportunités », conclut le nonce apostolique.

 

COMMUNIQUÉ: Irak – Une campagne pour rejeter toute discrimination sectaire

Robert Lalonde, AED CanadaIrak-1

Lors d’une conférence organisée par le Centre irakien pour la gestion de la diversité, le 17 janvier dernier, le Patriarche Louis Raphael Sako a demandé à ses « frères et sœurs » musulmans d’initier une campagne afin de rejeter toute discrimination sectaire.

« Les communautés religieuses et nationales irakienne, leur a-t-il déclaré, sont des entités authentiques qui représentent les racines profondes du pays et non pas des communautés descendant d’une autre planète. Ces composants autrefois majoritaires, ont grandement contribué à la construction de la culture à la fois irakienne et islamique. Aujourd’hui marginalisés, elles ont été traités de manière brutale et ce, dans de nombreuses villes de l’Irak, notamment dans celles de la plaine de Ninive et à Mossoul. Voilà pourquoi les chrétiens se sentent si mal et veulent émigrer.  »

Il leur a ensuite rappelé que traditionnellement, ils s’étaient côtoyés avec respect, partageant le pain et le sel. « Pourquoi, leur a-t-il demandé, ce phénomène immoral et non civilisé s’est-il passé ? »

Conscient qu’il ne peut mettre le blâme sur un milliard six cent millions de musulmans, pour l’extrémisme religieux et la violence, il leur a suggéré de prendre certaines mesures pour condamner la discrimination sectaire. Il a toutefois tenu à leur expliquer ce qui, selon lui, en constitue la principale menace.

La plus grande menace

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Aussi croit-il que la plus grande menace ne vient pas seulement du terrorisme de l’État islamique ou de toute autre organisation terroriste. Elle vient plutôt du message transmis par certains prédicateurs, issus de diverses forces concurrentes du pouvoir, sous le couvert de la religion, enjoignant à exclure et cibler tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue.

Les mesures que le Patriarche Sako leur a suggérées de prendre pour élaborer un projet islamique commun qui aurait pour objectif de démanteler cette idéologie d’une manière radicale sont :

Construire une opinion islamique ouverte et éclairée en examinant en profondeur les textes adoptés dans l’enseignement de la religion et de l’histoire, ainsi que l’éthique de ses méthodes d’enseignement ;

  • L’adoption d’une interprétation appropriée des textes; fermer la porte à ceux qui influencent la mentalité des jeunes gens à utiliser la violence au nom de la religion. Cela serait accompagné par la révision de la prédication religieuse dans les mosquées. Avec tout cela, l’adoption d’un discours centriste modéré orienté vers la solidarité humanitaire, nationale et spirituelle de tous les êtres humains comme des enfants de la même patrie et la même humanité ;
  • Promouvoir une culture civilisée d’acceptation et une reconnaissance des d’autres en tant que frères, concitoyens et partenaires à part entière; tout rejet et élimination des autres devraient être retirés.

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Et Mgr Sako d’ajouter : « Il est cependant nécessaire de reconnaître que ce processus prendra du temps et exigera la guérison de la mémoire. Ce n’est pas impossible si tout le monde coopère dans la promotion d’une culture de paix et de confiance. Chacun devrait surmonter la peur de la convergence et construire des ponts entre les citoyens. »

Finalement, il a conclu en exprimant le souhait de voir les réseaux sociaux être invités à fournir des informations qui respectent les religions. « Les réseaux sociaux ne doivent pas nuire aux symboles religieux et donc insulter les adeptes d’une religion. Soyons tous favorables à une culture ouverte qui dissipe les préjugés et renforce la confiance. Il n’y a pas d’autre avenir pour nous que de vivre ensemble dans la paix, l’harmonie et la coopération. »

 

 

Irak – Au péril de leur vie

Le couvent de Sœur Sanaa et de ses consœurs a été détruit par l’État islamique (EI) – Aide à l’Église en Détresse soutient les religieuses et les prêtres pour leur nouveau départ

Oliver Maksan, AED International

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

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©Aide à l’Église en Détresse

En 2014, plus de 120 000 chrétiens, dont des douzaines de prêtres et de religieuses, ont dû fuir devant les troupes de l’EI. Après avoir tout perdu, comme sœur Sanaa, ils ont été nombreux à trouver refuge dans les régions autonomes kurdes de l’Irak. Sœur Sanaa est supérieure de la Congrégation des sœurs du Sacré-Cœur. « Le 24 novembre 2014, notre couvent à Mossoul a été dynamité par l’EIIL. Ils ont d’abord tenté de faire exploser les quatre croix sur le toit avant de détruire tout le bâtiment. Nous ne savons pas exactement pourquoi, mais nous en avons éprouvé une grande tristesse. C’était un bâtiment important pour notre communauté. En fait, c’était notre foyer spirituel depuis de longues années. J’y suis pour la première fois en 1985 alors j’entrais dans notre communauté. À Mossoul, nous assurions des activités pastorales très animées. Nous y gérions notamment une maison de retraite. »

Sauver les archives

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©Aide à l’Église en Détresse

Toutefois, la souffrance des sœurs avait déjà commencé des mois avant l’explosion de leur couvent. À ce moment-là, sœur Sanaa n’était pas dans la ville. Au terme d’un voyage, elle voulait absolument retourner chez ses consœurs. Mais à cette époque – début juin 2014 -, cela faisait longtemps que toutes les voies d’accès étaient déjà bloquées. « Quelques jours avant que la ville tombe entièrement aux mains de l’EI, il y a eu de violents combats entre l’armée et les djihadistes. Notre couvent se trouvait exactement entre les deux fronts. Il y avait des fusillades nourries et des tirs incessants. Les sœurs avaient très peur et ont donc quitté le couvent pour un autre bâtiment situé à Mossoul. Peu avant que l’EI ne s’empare de la ville, elles ont pu fuir.  Vraiment à la dernière minute et elles ont amené le Saint-Sacrement avant de s’enfuir. Elles ne voulaient pas qu’il tombe entre les mains des djihadistes. Malheureusement, elles ont dû laisser le tabernacle sur place. Il n’y avait plus suffisamment de place dans l’automobile. »

Ensuite, les sœurs de la communauté se sont enfuies à Tell Kef, une localité partiellement chrétienne à proximité de Mossoul où elles y tenaient une imprimerie pour livres liturgiques. Peu après, elles ont dû fuit à nouveau, car l’EI a aussi conquis Tell Kef.

Après la chute de Mossoul, Sœur Sanaa a trouvé à trois reprises le courage de retourner dans la ville entre-temps devenue totalement entre les mains des guerriers islamiques. « Nous avons en fait été obligées d’y laisser toutes nos archives. En tant que supérieure, il était de ma responsabilité de les sauver, puisque avec leurs documents importants, elles constituent notre mémoire centenaire. »

Des volontaires l’ont accompagnée lors de ce voyage extrêmement dangereux. « Je ne voulais engager personne à me suivre, puisque c’était très dangereux. D’autres religieuses ont été enlevées par l’EI. » Sœur Sanaa est parvenue trois fois à passer les postes de contrôle des combattants barbus de l’EI, qui avaient dressé à côté d’eux le drapeau noir du califat. Les archives ont finalement pu être sauvées.

Célébrer la messe malgré tout

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©Aide à l’Église en Détresse

Aujourd’hui, la religieuse vit à Ankawa, un district chrétien de la capitale régionale kurde d’Erbil. L’AED soutient financièrement les vingt religieuses concernées pour leur nouveau départ. En outre, une école provisoire pour les enfants chrétiens réfugiés sera installée. Les sœurs y enseigneront et percevront donc ainsi un revenu défrayé par l’État. Cela leur permettra d’assurer leur avenir. Une machine pour fabriquer des hosties, également achetée grâce au soutien de l’AED, permet de contribuer à leur subsistance. Les sœurs confectionnent aussi des soutanes et des chasubles qu’elles fournissent aux ecclésiastiques ayant été obligés de tout abandonner lorsqu’ils ont pris la fuite devant les troupes de l’EI, comme le Père Janan.

Ce religieux syriaque catholique vit maintenant avec ses confrères dans un lotissement près d’Erbil. Avec le soutien de l’AED, l’Église a loué de très nombreux logements. « Nous nous sommes enfuis le 6 août de Karakosh. Nous y avons même laissé nos cartes d’identité parce que tout est allé tellement vite. Nous pensions que les combattants kurdes nous protégeraient, mais lorsqu’ils se sont soudainement retirés, nous avons pris les jambes à notre cou. »

Ils n’ont rien pu emporter, ni les objets liturgiques, ni même les livres ou les vêtements. « Nos confrères nous ont fourni des chasubles et des missels afin que nous puissions célébrer la liturgie. Autant que possible, nous poursuivons ici notre vie monacale », dit-il en désignant la chapelle provisoire installée au rez-de-chaussée de la maison mitoyenne. « Le matin, à midi et le soir, les offices religieux divisent notre journée. Bien entendu, nous célébrons l’Eucharistie. »

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©Aide à l’Église en Détresse

Cette Sainte Messe se déroule dans une tente servant d’église aux réfugiés. Des chaises en plastique sont disposées sous une bâche blanche. Des douzaines de femmes se sont rassemblées pour prier le Rosaire. Une icône du Sauveur et de la Vierge Marie constituent la seule décoration. « C’est ici que nous célébrons l’Eucharistie. Nous y avons aussi déjà baptisé des enfants. Il est essentiel que ce lotissement de réfugiés ait un cœur spirituel. Mais même si nous avons perdu nos maisons, Dieu est présent partout avec nous. »

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Jordanie – Soutien aux jeunes Jordaniens, chrétiens autant que musulmans

Reinhard Backes, AED International

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

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©Aide à l’Église en Détresse/Aid to the Church in Need

Depuis des années, le royaume hachémite est une terre de refuge pour les gens ayant fui l’Irak. Mais ils arrivent aussi par milliers de Syrie, fuyant la guerre et les violences, les conséquences des récentes évolutions politiques et d’un islamisme de plus en plus militant. Entre-temps, toute la région est menacée, car des centaines de milliers de chrétiens autant que de musulmans ont déracinés et le sont toujours.

Parmi ceux ayant été forcés de fuir leur patrie, il y a beaucoup de chrétiens « qui ont tout perdu, mais qui n’ont pas renoncé à leur foi », comme l’affirme le Père Rifat Bader. En Jordanie, ce prêtre catholique assure la pastorale, mais le Patriarcat latin de Jérusalem, qui couvre Israël, la Jordanie, la Palestine et Chypre, l’a également chargé des relations avec les médias et des relations publiques en général.

Promouvoir le dialogue

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©Aide à l’Église en Détresse/Aid to the Church in Need

Questionné sur son évaluation concernant la situation actuelle des chrétiens en Jordanie, il répond par un exemple concret : « Dans ma paroisse de Naour, qui appartient au Patriarcat latin, nous vivons et nous prions tous les jours en commun avec quarante réfugiés. Momentanément, l’avenir est sombre et les chrétiens d’Irak ne veulent pas retourner dans leur patrie. Tout ce qu’ils souhaitent, c’est de partir vers d’autres pays. Certes, la Jordanie est sûre, mais ils n’ont pas le droit de rester ici. »

Grâce au soutien financier de l’œuvre internationale de bienfaisance catholique Aide à l’Église en Détresse (AED), le Père Rifat Bader a édifié à Amman un centre des médias, et développé le site Internet en langue anglaise et arabe « abouna.org ». Il souligne que les deux projets ne sont pas censés « privilégier une religion aux dépens de l’autre, mais bien promouvoir le dialogue, surtout entre les chrétiens et les musulmans ». Et il ajoute : « Nous voulons qu’une coexistence pacifique soit possible et que les chrétiens puissent rester au Proche-Orient. Si les Nations unies aident à travers des établissements scolaires, des logements, des emplois, pourquoi les chrétiens ne resteraient-ils pas ? »

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©Aide à l’Église en Détresse/Aid to the Church in Need

Selon le Père Rifat Bader, environ 180 000 Jordaniens chrétiens vivraient actuellement en Jordanie et il estime qu’environ 70 000 Jordaniens chrétiens vivraient à l’étranger. Des dizaines de milliers de réfugiés chrétiens qui se sont enfuis de l’Irak et de la Syrie, tout comme des centaines de milliers de leurs compatriotes musulmans, sont venus s’y ajouter.

Donner la parole aux jeunes

« De nombreux chrétiens attendent des visas pour poursuivre leur voyage dans des pays tiers. Nous les aidons, tout en voulant leur apporter plus que de la nourriture, c’est-à-dire la dignité, et renforcer leur identité. » Les réfugiés trouvent d’abord un point de chute dans les centres qui leur sont dédiés. Actuellement, l’Église gère sept de ces centres d’accueil, mais leurs capacités sont insuffisantes. « Nous avons besoin de davantage de centres, car malheureusement, il y aura encore plus de réfugiés à l’avenir », assure le Père Rifat Bader. En sus du travail lié aux relations publiques, l’AED soutient également différentes actions humanitaires pour des familles de réfugiés ainsi que des activités pour les enfants, les adolescents et d’autres relatives à la pastorale.

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©Aide à l’Église en Détresse/Aid to the Church in Need

Selon le Père Rifat Bader, la jeune génération doit faire face à d’énormes défis. À son avis, il serait particulièrement important pour l’avenir de la Jordanie de prendre les adolescents beaucoup plus au sérieux : « Nous sommes en dialogue avec des dirigeants musulmans. Nous nous réunissons lors de conférences dans des hôtels cinq étoiles, mais nous devons aussi accepter que l’on nous pose des questions concernant les résultats concrets de ces rencontres ! 70 % des Jordaniens sont jeunes. Nous ne devons pas rester indifférents à leurs soucis. Nous devons aller plus à leur rencontre. »

Selon le prêtre catholique, les extrémistes mettent à profit à des fins de propagande, également sur Internet, le manque de perspectives professionnelles et les graves problèmes sociaux du pays. Le Père Rifat Bader conclut : « Nous ne devons pas abandonner le terrain à ceux-là. Voilà pourquoi il faut donner la parole aux jeunes gens même. Nous voulons réunir des musulmans et des chrétiens de différentes confessions religieuses, ouvrir des portes et chercher des solutions. Nous voulons descendre dans les rues, nous rendre dans les périphéries de l’existence, comme l’a exprimé Sa Sainteté le Pape François. »

Irak – « L’amour chrétien ne connaît pas de frontières »

Les enfants de réfugiés chrétiens d’Irak ont tout perdu. Ils recevront tout de même des cadeaux de Noël. Cela est possible grâce à Aide à l’Église en Détresse (AED).

Oliver Maksan, AED International

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

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©Aide à l’Église en Détresse

Les sœurs et leurs assistantes ouvrent sans relâche les cartons qui s’entassent autour d’elles à hauteur d’homme. Elles sortent les vêtements de leurs caisses. Les emballages en plastique font un bruit de papier froissé. Des montagnes de vêtements gisent sur le sol. Sœur Angela, de l’ordre chaldéen des Filles de Marie, fait de petits paquets pour les enfants chrétiens avec l’aide d’autres religieuses et de bénévoles. Cette opération, destinée aux enfants âgés de deux à douze ans, est en préparation depuis des semaines. Elle est financée par l’Œuvre internationale catholique de bienfaisance « Aide à l’Église en Détresse ».

« L’année qui s’achève a été très triste pour les enfants. Pendant l’été, ils ont dû fuir devant l’État islamique et sont devenus des réfugiés. Nous voulons leur offrir un peu de joie et quelques cadeaux de Noël », dit la jeune sœur, qui elle-même a dû fuir. « Nous avions un orphelinat à Karamles. En août, nous avons dû partir en catastrophe. Au milieu de la nuit, nous nous sommes entassés à huit dans une petite voiture. Nous étions terrifiés. »

Les sœurs préparent 15 000 paquets. Les cadeaux de Noël seront surtout distribués aux enfants de réfugiés chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive. « En plus de vêtements tels que des survêtements, les enfants recevront la petite Bible de l’AED et, bien sûr, des sucreries. Une petite crèche de Noël fait également partie du lot », explique Sœur Angela, tout en ouvrant une nouvelle boîte. « Chaque petit paquet a une valeur approximative de 25 $ et contient également une carte de nos bienfaiteurs, en anglais et en arabe », explique le Père Andrzej Halemba, le responsable des projets en Irak pour l’AED. Il ajoute : « Cela permet de s’adresser personnellement aux enfants. Il faut qu’ils voient qu’on pense à eux partout dans le monde, et que l’amour chrétien ne connaît pas de frontières. »

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©Aide à l’Église en Détresse

Et les enfants dans tout ça…

Le fait d’avoir été expulsés et d’avoir dû fuir a beaucoup affecté les enfants, avoue Douglas Bazi. Ce prêtre chaldéen dirige le Centre Mar Elia à Ankawa, une banlieue chrétienne d’Erbil au Kurdistan irakien. Ici, des centaines de personnes de la plaine de Ninive ont trouvé refuge sous des tentes depuis août. Ils sont arrivés chez nous complètement affolée. Beaucoup d’entre eux ont fait des cauchemars, relate le prêtre. Nous leur avons tout de suite distribué des jouets. Nous voulions rendre les enfants heureux. Ils étaient vraiment dépourvus de tout. Mon collègue est ensuite revenu très choqué, disant que les enfants avaient détruit tous les jouets. Chacun d’eux voulait avoir quelque chose pour lui-même, pensant qu’il n’y en aurait pas assez. Du coup, tout a été cassé. Cela nous a démontré la peur du manque qui régnait chez ces enfants, et toute l’agressivité qui se trouvait en eux. Les choses sont maintenant très différentes. Grâce à Dieu, ils sont devenus bien plus calmes. »

À Schaklawa, dans les montagnes du Kurdistan, des réfugiés chrétiens vivent entre autres dans une grande salle. Des centaines de personnes vivent aujourd’hui dans une salle normalement destinée aux mariages et grandes fêtes familiales des familles chrétiennes. « Ce n’est pas facile. Il n’y a aucune intimité. Et il y a aussi beaucoup de bruit. Le soir, la lumière est éteinte à 11 heures, mais ça ne veut pas dire que le silence règne ensuite. Nous essayons de tirer le meilleur parti de la situation. »

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©Aide à l’Église en Détresse

Hanna est mère de quatre enfants. Son petit dernier est âgé d’à peine six mois. Avec eux et son mari, cette chrétienne syro-catholique a dû fuir Qaraqosh en août. « Nous n’avons plus rien. Tout est resté là-bas. Noël, raconte-t-elle, était traditionnellement une grande fête dans les villages chrétiens de la plaine de Ninive. Les gens se rendaient visite mutuellement. Nous jeunions avant Noël. La joie du festin de Noël en était d’autant plus grande. Nous, les femmes, préparions des plats spéciaux et des sucreries. Mais cette année, nous ne le ferons pas. Nous n’avons pas les ingrédients, et très franchement, l’ambiance n’y est pas non plus. »

Cependant, pour elle et sa famille, c’est tout de même Noël. « Les chrétiens autochtones de Schaklawa ont apporté des bonbons et des pâtisseries. Et l’Église organise une grande fête pour nous, les réfugiés. Les enfants se réjouissent d’avance. » Mais sa fille de dix ans, Tamara, veut une chose avant tout : « Mon plus grand souhait pour Noël est de pouvoir rentrer à la maison, et jouer à nouveau avec mes amis. Je veux rentrer à la maison. C’est le plus important. »

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Si vous êtes intéressé à contribuer une aide financière pour ce projet, veuillez téléphoner au: (514) 932-0552 poste 226

COMMUNIQUÉ: Persécution des minorités religieuses dans les régions en conflit – Une guerre silencieuse

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Marcela Szymanski ET Mark Riedemann, AED International

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

Montréal/Bruxelles/Königstein, 17 décembre 2014.- Le rapport sur la liberté religieuse dans le monde de 2014 de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a été présenté le jeudi 11 décembre au Parlement européen à Bruxelles. S’adressant à un auditoire de 110 parlementaires et représentants d’ONG invités, le Président du Comité de rédaction du rapport, Peter Sefton-Williams, a invité les responsables politiques européens à « exhorter les dirigeants religieux de parler d’une seule voix contre la violence d’inspiration religieuse ».

MINORITÉS-1En plus de prononcer son discours lors du séminaire de deux jours organisé par le Parti Populaire Européen, l’AED a soutenu l’événement par la participation de quatre témoins : Mgr Steven Mamza, évêque nigérian du diocèse de Yola, Sœur Hanan Yousef, religieuse du Liban, Mme Dina Raouf Khalil (Égypte), et Paul Bhatti (Pakistan), qui ont chacun relaté leur propre expérience de persécution ou de prise en charge des personnes ayant subi des persécutions ou discriminations.

Pas de temps à perdre

Mgr Mamza, évêque nigérian, qui nourrit 60 000 réfugiés dans son diocèse et fournit un refuge à 10 000 personnes dans des églises à la suite de l’agression terroriste, a déclaré : « Boko Haram ne recherche que le pouvoir. Ses membres disent que c’est comme l’Islam d’autrefois, mais même les imams disent que l’Islam n’a jamais été une religion aussi cruelle ». Paul Bhatti (Pakistan) a ajouté : « Les talibans inspirent les discours de haine de nombreux imams au Pakistan, en Afghanistan et en Inde, et à cause du manque d’éducation, il est difficile de protéger les jeunes contre ce genre d’intégrisme ».

MINORITÉS-2Les orateurs ont souligné que la persécution religieuse générait des vagues sans précédent de migration et de déplacement, affectant souvent les personnes les plus vulnérables – femmes et enfants. Sœur Hanan Youssef, de la Communauté des Sœurs du Bon Pasteur, qui travaille avec des réfugiés irakiens et syriens dans les quartiers pauvres de Beyrouth, a déclaré qu’en 2014 son petit dispensaire à lui tout seul avait pris en charge 18 000 patients. Des maladies telles que la poliomyélite, qui avait été éradiquée du Liban depuis longtemps, sont revenues avec les réfugiés, et la majorité des 120 nouveaux patients qu’elle traite tous les jours n’ont pas les moyens de payer des médicaments, étant donné qu’ils ont été dépouillés de tous leurs biens pendant leur fuite.

Mme Dina Raouf Khalil, qui coordonne le développement de 35 écoles rassemblant 12 000 élèves dans les régions pauvres de Haute-Egypte, a expliqué qu’à bien des égards l’Égypte avait été épargnée par la tragédie qui déchire actuellement le tissu social dans les pays voisins. Comme elle l’a expliqué, bien que l’Égypte fasse clairement face à bon nombre de défis, il y a de petites lueurs d’espoir telles qu’« une population jeune qui commence à redévelopper un intérêt éducatif pour les arts, ce qui est également un signe que la violence s’éloigne ».

MINORITÉS-3Ainsi que cela a été résumé par les membres du Parlement européen ayant présidé les commissions, il n’y a pas de temps à perdre pour arrêter la progression de l’extrémisme religieux, et les paroles fortes des gouvernements doivent être accompagnées d’actions qui soutiennent les minorités persécutées dans le monde entier. Par conséquent, ici en Occident, il faut agir pour répondre à l’inquiétude croissante concernant le niveau d’analphabétisme religieux, et le terrain fertile que cela crée pour la radicalisation, comme en témoigne le nombre de jeunes européens et américains rejoignant les djihadistes.

Parmi les propositions, le Père Patrick Daly, Secrétaire général de la Commission des Épiscopats de la Communauté européenne, a suggéré que les enseignements public et privé travaillent à l’amélioration des connaissances religieuses des jeunes européens : fournir des informations factuelles historiquement précises sur la religion et les croyances et leur rôle dans le développement culturel, historique et artistique de la société. « Les Églises et communautés religieuses sont prêtes à coopérer à cette tâche importante afin d’aider les gens à comprendre le contexte culturel et l’environnement religieux qui nous entoure ». Les agents des services publics et des services diplomatiques et externes devraient également être formés aux questions religieuses afin de mieux comprendre le tissu social des domaines relevant de leurs compétences.

 

COMMUNIQUÉ: Irak – Aide à l’Église en Détresse ouvre une école pour enfants réfugiés

Inauguration de la première de huit écoles pour enfants chrétiens en Irak

Oliver Maksan, AED International

Adaptation Robert Lalonde, AED Canada

IRAK-1Montréal/Erbil-Ankawa, vendredi 12 décembre 2014.- Hier, jeudi, une école destinée aux enfants réfugiés chrétiens a été inaugurée à Erbil-Ankawa. Il s’agit de la première de huit écoles au total qui vont être financées par l’œuvre internationale de bienfaisance catholique Aide à l’Église en Détresse (AED).

Son président, Johannes von Heereman, est spécialement venu à l’inauguration de cet l’établissement, situé dans Ankawa, le quartier chrétien d’Erbil. « L’éducation des enfants est une priorité absolue pour notre œuvre. Nous ne devons pas permettre que se répète en Irak la situation qui règne en Syrie où des enfants ne vont plus à l’école, parfois depuis plusieurs années. Ce sont des générations perdues avec, à long terme, des séquelles impossibles à évaluer aujourd’hui. C’est pourquoi je suis très heureux que l’inauguration de cette école constitue une contribution modeste mais importante visant à assurer la présence chrétienne en Irak », a souligné le président de l’AED, jeudi à Ankawa.

Le projet est supervisé par le directeur du département du Proche-Orient de l’AED, Andrzej Halemba. « Nous avons débloqué environ 2,86 millions de dollars pour la construction de ces écoles. Ces écoles ne pourront évidemment pas couvrir tous les besoins, mais c’est un début. Nous agissons aussi en faveur de l’œcuménisme : une école située à Dohuk accueillera principalement des enfants syriens-orthodoxes. Mais des enfants yézidis pourront également fréquenter nos écoles. »

Un argument pour les inciter à rester

Comme l’a en outre souligné le père Halemba, ceci allégera la tâche des paroisses qui accueillent les réfugiés. « Il arrivait et arrive encore que de nombreux établissements scolaires soient utilisés pour les loger. Les parents des élèves craignaient que l’éducation de leurs enfants se trouve ainsi interrompue. Cela a provoqué des tensions qui pourront désormais se calmer », affirme Halemba. « Les écoles donnent un nouvel espoir, aux parents comme aux enfants. Elles sont un argument supplémentaire pour les inciter à rester dans le pays qu’ils aiment. »

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Baschar Matti Warda, l’archevêque chaldéen d’Erbil-Ankawa, a remercié l’AED de son soutien. « C’est une contribution importante qui ne manquera pas de donner des perspectives nouvelles à nos réfugiés. Nous remercions tous les bienfaiteurs de leur générosité. »

Construite en éléments préfabriqués, l’école sera la première de huit qui seront érigées dans les provinces irakiennes de Dohuk et d’Erbil. Il est prévu qu’elles ouvrent toutes leurs portes en janvier prochain. Elles pourront accueillir au total quelque 7 200 enfants, des chrétiens pour la plupart. Elles fonctionneront par roulement, le matin et l’après-midi, recevant à chacune de ces sessions environ 450 enfants de toutes les classes. Les cours seront assurés par des professeurs des communes chrétiennes actuellement occupées par l’État islamique (ÉI). Ces enseignants seront payés par le gouvernement central de Bagdad. Les salles de classe seront utilisées non seulement pour l’enseignement scolaire, mais aussi pour l’instruction catéchétique et d’autres activités religieuses.

Rappelons que depuis que l’ÉI a envahi le nord et l’ouest de l’Irak en juin de cette année, plus de 100 000 chrétiens ont dû fuir leurs régions, en plusieurs vagues, abandonnant tout derrière eux. Le plus souvent, ils ont trouvé refuge au Kurdistan, une région située dans le nord de l’Irak. Les évêques craignent un exode de plus en plus massif en provenance de l’Irak si l’on ne parvient pas à offrir rapidement des perspectives à ces populations.

C’est pourquoi, cette année et l’année dernière, l’AED a débloqué 5,77 millions de dollars d’aide pour les chrétiens persécutés en Irak. Cette somme sera consacrée à diverses fins, notamment à l’achat de caravanes permettant de les loger et à la fourniture de denrées alimentaires.

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